Baltchik et ses jardins

Départ pour Varna. Rien à dire sur le voyage (j’ai un peu dormi tout le temps !) sinon que le minibus s’est transformé en gros bus sous l’effet d’une réservation d’un groupe tour operatorisé de vieux allemands aigris et fripés qui ne supportent pas que l’on parle dans le bus, de peur e rompre le silence quasi-mortuaire qui règne dans leur groupe. Je n’ai vraiment pas hâte de vieillir !!

De Varna, nous ne verrons aujourd’hui que peu de choses. Nous préférons aller nous perdre à Baltchik, petit port- station balnéaire au nord des grosses plages (Albena, Golden Sands…). On nous propose un tarif très intéressant pour une super chambre (Télé, lit double…). Repos. La chaleur (un peu) retombée et les coups de soleil hydratés, nous partons à la découverte de ce village, tout en étages, au milieu des falaises de craies. Au premier abord, une bonne impression s’en dégage. Pas de plages de sable donc pas de mégas hôtels et puis la ville est entièrement en pente, ce qui est, il faut le reconnaître, pas très pratique pour le touriste fainéant ! Et pourtant, ici aussi, ils n’ont pas pu s’empêcher de bétonner. Pas des immeubles non, mais carrément le bord de mer. Une route longe le bord de mer, d’où partent tous les 50 mètres des jetées qui servent de plages. Il y a même pire : des « bacs à sable » ont été installés d’un coté de la route bétonnée pour permettre aux touristes de s’allonger dans le sable.

Au bord de cette ex-crique, se dresse le jardin et le palais d’été de Marie de Roumanie. Nous le visitons. Le premier contact est… franchement désagréable. Le prix est exhorbitant (5€ par personne) pour voir le château…5pièces… et le jardin (qui est très beau). Avec le recul, cela parait négligeable, mais le prix est quand même 5 fois celui payé par les Bulgares et représente le prix d’une nuit chez l’habitant (ce qui ferait dans les 20 euros en France !!).

Les touristes payent ici le prix fort… source d’argent facile s’il en est. Ils feraient mieux de se poser des questions sur leurs dirigeants, leurs usines à l’abandon, ceux qui s’en mettent plein les poches plutôt que de faire payer aussi cher des gens qui font l’effort de venir dans leur pays. Enervement devant tant de cupidité.

A part ça, les jardins sont magnifiques : chutes d’eau, allées fleuries, rivières, ponts, sentiers entre les arbres taillés, petits monuments… dans un meilleur jour nous trouverions cela fantastique. Là c’est juste beau !

Le palais d’été est lui assez décevant. On entre par un magasin de souvenirs, puis une galerie de tableaux et enfin, à l’étage, 5 pièces aménagées. A part la salle de bain, pas grand-chose à en dire…sinon que avant la construction de la jetée, le lieu devait être magnifique.

La soirée vient heureusement compenser la déception de la journée. Nous assistons, par hasard, à une fête pour un mariage. Magnifique, génial et probablement inoubliable. Pas de photos (par pudeur de ma part peut être…) mais des images gravées dans la tête. Petite place improvisée à flanc de collines, quelques spots et une piste de danse en terre éclairée par 4 ampoules. Orchestre un peu au dessus : chanteur, batterie, clarinette, guitare électrique et gros son. Des rituels se succèdent : la mariée avec les femmes du village, la mariée et son époux, la famille… puis viennent des billets que l’on attache par des épingles sur les habits des mariés. Cérémonie du henné… que l’on enlève après quelques minutes, le tout en dansant à la mode orientale. Regards lumineux, visages de fête, joie, bonheur palpable comme jamais.

Nous sommes les seuls touristes, témoins privilégiés d’une tranche de la vie de ces gens. Vie de village, société où le domaine du privé se partage avec la communauté.
Beau moment emplit d’émotion et de joie.