Recit de Voyage en Bulgarie

09 août 2004

La fin d’un monde

Il fait mauvais. Nous ne pourrons pas partir ce matin randonner dans les Pirins…décidemment, nous et les montagnes, ça ne collera pas cette fois encore !

Magnifique petit dej’, préparée par notre logeuse, servit dans sa cuisine. Au menu, crêpes, confiture maison de fraise, yaourt et fromage. Le tout arrosé de café et de thé. Tout ce qu’il faut pour nous remettre d’aplomb ! Conversation difficile mais nous essayons de nous comprendre tant bien que mal.

Matinée consacrée à joindre l’hôtel pour savoir s’ils ont trouvé les lunettes. Pas évident de se faire comprendre quand eux ne parlent pas Anglais et nous pas Bulgare… Ouf, ils les ont trouvé ; nous y retournerons demain. La pluie arrive. Un bar nous accueille le temps d’écrire quelques lignes. Repas partagé avec les gens qui nous hébergent : ils nous font goûter du Raki (sorte d’eau de vie tort boyau), un vin local (pas mal du tout), du lard fumé, une sorte de boudin froid aux herbes et en dessert, des gaufrettes ! Un vrai régal.

Sieste. Ballade en haut du village pour voir le début de la station de ski. Choc. A peine sortis d’un quartier aux rues mal pavées, nous débouchons sur un bowling, un hôtel de luxe. Dépaysement assuré. Bas des pistes, une télécabine rutilant trône au milieu d’un champ, comme une soucoupe volante égarée, comme posée au milieu de nulle part. Un immense parking vide renforce cette impression de vide. Naissance d’une station de ski. L’enfant sera ce que sont devenu les Alpes : montagne exploitée, construite, arrangée. Personne ne verra plus dans le futur ces pentes vierges de pistes et de pylônes. Tristesse et fatalisme dans cette société capitaliste et consumériste. Redescente vers la gare.


Les gens sont tous assis sur des bancs dans la rue à regarder les passants. Rigolo

la gare. Stupeur ! Deux locomotives à vapeur rouillent au milieu des herbes folles. On aperçoit aussi les antiques distributeurs d’eau qui alimentaient ces « cracheuses de vapeur ». Impression de voir les derniers vestiges d’un monde qu nous n’avons pas connu… ou via les livres ou les films. Je trouve sur le retour une pièce datant de 1974, pleine période communiste. Encore un témoignage d’une utopie bien loin aujourd’hui !

La soirée s’annonce pluvieuse. Nous profitons des derniers instants de « sec » pour se promener dans les vielles ruelles de la partie Ouest du village. Pavage en grosses pierres rondes, maisons en bois. Décor médiéval- Alsacien.

Une pluie torrentielle nous chasse et nous ramène prématurément à notre chambre.