Recit de Voyage en Bulgarie

12 août 2004

Monastère de Rozhen

Journée de marche vers le monastère de Rozhen, à 6,5 km à pied de Melnik. Il fait chaud, trop en théorie pour marcher en plein soleil… mais notre sommeil ne nous a pas laissé le choix. Le chemin est mal indiqué et ne semble pas trop fréquenté. Il longe le lit d’une rivière asséchée.

Par endroits, des barrages (sans eau mais remplis de cette terre sablonneuse) viennent nous couper la route. Nous somme assiégés par des pyramides de sables qui nous menacent et obturent notre champ de vision. La végétation prend des airs méditerranéens. Pins et cigales accompagnent nos pas. Nous commençons à monter vers le sommet de l’un de ces pics aux allures si frêles. La vue prend de l’horizon et on découvre à quel point la particularité géologique de cette région lui confère un charme si particulier.

En haut, nous rencontrons un couple de Français à la retraite, de Lans en Vercors… des voisins en quelque sorte à l’échelle du globe ! Nous continuons sur une crête qui se dresse la depuis des années si l’on considère la circonférence de son tronc. Contemplation d’un paysage digne des parcs nationaux Américains (Enfin j’imagine !!). Redescente vers le monastère entre lilas et passages à pic.



Après Rila et sa horde de touristes, nous apprécions le calme et la sérénité qui règne dans ce monastère. Il est bien plus petit et sobre que celui de Rila… mais tellement plus authentique et néanmoins de toute beauté. L’église au centre est richement décorée d’icônes et de bois sculpté. Dehors, le « patio » qui sépare les bâtiments de l’église est recouvert par une magnifique vigne vierge à 1 seul pied (quel tronc !). Le sol est dallé de pierres aux niveaux inégaux mais tellement charmantes. Balade dans les coursives à l’étage, au milieu des hirondelles.


Redescente vers le village de Rozhen où nous mangeons au resto avec le couple de Français. Très bon caviar d’aubergines et tarator.


Redescente sous une chaleur implacable, au milieu des traces de sables laissées par la dernière pluie. Repos à la ferme – hôtel qui nous accueille. Le soir, nous partons nous promener dans la partie est du village, au milieu des ruines Grecques. Etrange sensation que de se promener dans un village fantôme, comme laissé à l’abandon, les murs livrés aux herbes folles et aux figuiers qui semblent s’épanouir ici. Le tourisme ne manque pas pourtant… peut être la volonté de reconstruire, de refaire vivre cette citée ?

Retour à la chambre. Nous mangeons sous la vigne avec des œufs, des tomates, du poivron, du persil et du concombre que nos habitants nous ont gracieusement donné. Agréable sensation de se voir offrir des choses par des gens qui n’ont rien ou presque. Contraste saisissant avec le peu de sympathie des commerçants qui n’ont qu’une seule envie : nous faire payer le plus de fric pour n’importe quoi !!

Dernière nuit avant la remontée dans le Nord.